Retrouver la connexion grâce à la médiation équine : l’histoire d’une étudiante en quête de lien
- Vanessa BRENTCHENEFF
- 13 mai
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 mai
Se sentir en décalage. Avoir l’impression de faire partie d’un groupe sans jamais s’y sentir vraiment intégré. Voilà ce que vivait cette jeune étudiante que j’accompagne depuis plusieurs mois en médiation équine.
Elle était là, physiquement présente dans son groupe d’amis, mais quelque chose bloquait. Comme une barrière invisible entre elle et les autres. Une forme de solitude intérieure que beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes ressentent, sans toujours pouvoir la nommer.
Dès les premières séances avec Junior, notre partenaire équin, ce décalage s’est exprimé autrement. Junior la bousculait gentiment, entrait dans sa zone personnelle, l’entraînait vers des touffes d’herbe sans véritable attention à sa présence. Elle aussi était là, mais il n’y avait aucune connexion. Deux présences côte à côte, mais aucun lien.

En médiation animale, ce type d’observation est précieux. Les chevaux réagissent à ce que nous sommes, pas à ce que nous disons. Et Junior, comme souvent, jouait son rôle à merveille.
Nous avons cheminé. Une douzaine de séances pour apprivoiser ce qui, en elle, résistait encore au lien.
Et puis un jour, l’exercice déclic : Junior tournait au pas autour d’elle. Sa mission ? L’arrêter… sans le toucher, sans parler. Juste être.
Elle a tenté plusieurs stratégies mentales, comportementales, elle a tenté de sauter à côté de lui, de faire des grands gestes, de lui barrer la route, de crier : toutes restées sans effet.
Et puis, elle a lâché. Elle a fait le vide. Elle s’est apaisée. Et Junior s’est arrêté. Sans un mot. Juste parce que quelque chose en elle s'était ajusté.
Ce jour-là, elle a compris. Que ce n’est pas toujours l’effort ou le surcontrôle qui crée le lien. Mais l’ajustement émotionnel, l’apaisement intérieur, la capacité à sentir le rythme d’un groupe, d’une ambiance, et à s’y synchroniser sans se trahir.
Depuis cette séance, elle se sent plus à sa place.
Elle s’ouvre davantage à ses pairs, elle investit ses cours, échange plus naturellement avec ses enseignants. Elle se sent plus sereine, plus en harmonie. Et les autres, naturellement, se rapprochent. Elle est alignée avec son environnement, elle envoie les bons messages, les bonnes énergies.

Ce n’est pas un miracle.Ce n’est pas magique au sens féérique du terme. Mais c’est une forme de magie… celle de la médiation animale.
Car les animaux, eux, ne jugent pas. Ils ne trichent pas. Ils nous renvoient, avec douceur mais fermeté, à ce qui en nous mérite d’être écouté, réajusté, pacifié.
Junior a été son miroir. Son déclencheur. Et cette expérience, je la vois chaque semaine se reproduire, sous des formes variées, chez d'autres enfants, adolescents, ou adultes en souffrance relationnelle.
La médiation équine est un outil puissant pour :
travailler la régulation émotionnelle,
développer la conscience de soi,
favoriser les interactions sociales authentiques,
restaurer la confiance en l’autre… et en soi.
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